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pagne : mais un mois entier consacré à ces déplacements continuels n’avait point amené le moindre changement dans l’état de santé de Marcelle. De jour en jour plus sombre, luttant contre le mal sourd et lâche par lequel elle se sentait envahir, elle regardait sans curiosité les sites nouveaux qui se déroulaient sous ses yeux, les monuments somptueux et célèbres des villes où l’on s’arrêtait.

M. Dubreuil était désespéré de ce premier insuccès. Il se hâta de repasser les Pyrénées et vint s’installer à Luchon, où il remit Marcelle entre les mains d’un médecin expérimenté. Celui-ci examina la petite malade et ses conclusions furent identiques à celles de son confrère parisien. Connaissant la personnalité et l’influence du député, il résolut d’en faire son obligé en guérissant la fillette, et consacra tous ses soins à obtenir cette guérison.

L’action du traitement sur Marcelle fut sensible ; un mieux considérable et facile à constater se produisit dans l’état de sa santé, mais elle était loin d’être guérie quand, la fin de la saison étant arrivée, il fallut rentrer à Paris. M. Dubreuil consulta les plus célèbres médecins de la Faculté, qui mirent leur savoir et leur dévoûment au service de la guérison de Marcelle. L’année s’écoula dans des alternatives de tranquillité et d’inquiétude sans cesse renaissantes. La fillette semblait reprendre sa gaieté d’autrefois ; les idées sombres dont la mélancolie emplissait son cerveau faisaient trêve ; la pâleur exsangue de la face et des mains se colorait du teint rosé de la convalescence : on croyait Marcelle sauvée. Et tout à coup elle retombait en proie à son mal, si subitement et sous le coup d’un accès si grave, qu’on n’osait qu’à peine espérer la voir se relever de cette nouvelle rechute.