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mois de vacances, nombre de pensions vides qui ne demandaient pas mieux que d’héberger nos jeunes Parisiens. Nous nous entendîmes avec les Compagnies de chemins de fer, qui nous consentirent de fortes réductions.

Et c’est ainsi que nous pûmes, dès la première année, avec le fort modeste capital souscrit par mes amis et moi, envoyer un assez grand nombre d’enfants se refaire, durant les vacances, le tempérament, à humer l’air salubre de la montagne.

— Et les résultats obtenus, demanda M. l’abbé Fleury, furent-ils de nature à vous satisfaire et à compenser les sacrifices consentis ?

— Les résultats furent tout simplement magnifiques. Pour nous en rendre un compte précis, la veille de chaque départ nous avions soumis les enfants de la colonie à un examen médical ; on les pesait, on les mesurait, on prenait la largeur de leur poitrine ; on notait les particularités physiques qui témoignaient chez eux d’un état de santé spécial. Puis la même opération fut faite au retour, et ainsi les résultats obtenus furent constatés, scientifiquement pour ainsi dire.

Eh bien ! ces résultats furent surprenants et dépassèrent toutes les espérances. Tout notre petit monde avait plus grandi, s’était plus élargi et plus renforcé en deux mois de grand air et de promenade, qu’il n’eût fait dans toute l’année à Paris. On l’a, au retour, repesé, remesuré, réexaminé, et l’on a été ravi de la différence.

— Souviens-toi, père, dit Raymonde, de ce détail qui nous avait tant amusés.

— Un détail, mademoiselle ?…

— Lors du second examen, on avait trouvé, vous