Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 159 —

avec M. l’abbé Fleury. Le bon curé, qui lisait son bréviaire en faisant sa promenade du matin, fut brusquement tiré de sa pieuse occupation par la voix joyeuse de la fillette.

— Bonjour, M. l’abbé. Vous savez, j’attends toujours la belle image que vous m’avez promise !

— Tu l’auras, chère petite, repartit M. Fleury ; comptes-y et sois assurée que ce ne sera pas une image d’un sou…

Et riant de son bon gros rire si réjouissant, il se retourna pour saluer les promeneurs.

— Quel heureux hasard me procure l’honneur de vous rencontrer, Messieurs, dit-il en serrant d’une cordiale étreinte les mains qu’on lui tendait. Ce matin, les enfants de la colonie sont venus à l’église pour assister à la messe, et j’ai promis à leur surveillant d’aller leur faire visite après déjeûner. J’y allais de ce pas. Et vous, Messieurs, y a-t-il indiscrétion à vous demander de quel côté vous dirigez votre promenade ?

— Absolument aucune, répondit M. Pauley. Tout comme vous, nous allons faire visite aux colonies. Mais tandis que vous allez voir celle des garçons, nous nous disposons à commencer par celle des fillettes.

Et si vous le voulez bien, M. l’abbé, nous allons nous remettre en route, car je vois M. Dubreuil impatient d’arriver à Altwies. Vous ignorez peut-être qu’il s’intéresse beaucoup à notre tentative, et qu’il est fort désireux de comparer ce que nous avons fait avec l’entreprise de même genre qu’il a créée à Paris avec quelques amis généreux.

— Eh quoi, repartit le curé, des colonies de vacances existent à Paris ? Je l’ignorais absolument