Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 149 —

tait son lever… Oh ! c’était toute une histoire. Comme elle dormait encore à sept heures, Jean, le domestique de l’hôtel, avait trébuché, avec sa cruche pleine d’eau, dans l’escalier près de sa chambre ; le bruit l’avait réveillée, elle avait voulu voir. Et comme elle entrouvrait doucement sa porte, petit père qui sortait de chez lui l’avait aperçue et l’avait grondée d’aller ainsi à pieds nus sur le parquet. Mais elle l’avait fait entrer bien vite pour l’embrasser et lui promettre d’être sage. Et elle le serait, n’est-ce pas ? puisque le docteur le voulait… Alors, une idée drôle lui avait passé par la tête ; elle avait voulu faire une surprise à Raymonde et avait obligé petit père à l’aider à s’habiller. Il était si maladroit, si maladroit, on ne s’en faisait pas d’idée : il ne savait pas même reconnaître le pied droit d’avec le gauche quand elle lui avait demandé de lui entrer ses bottines. Enfin, ils étaient venus à bout cependant de cette toilette que grande sœur achevait en cinq minutes, et ils étaient descendus pour venir à la source….

Et sautant à bas de la chaise, l’enfant prenait la main de Raymonde et l’entraînait du côté du pavillon.

En attendant que ses filles le vinssent prendre pour le déjeuner, M. Dubreuil monta au Kursaal et entra au cabinet de lecture. Un des journaux de la ville racontait, avec des détails ou l’exagération de son correspondant perçait évidement, le petit accident de la veille : le récit se terminait par un avertissement sentencieux donné aux baigneurs de ne pas laisser les enfants se risquer sur la pièce d’eau.

M, Dubreuil le rejeta pour en prendre un autre.