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Dans la cour, des tables et des chaises en fer, vrai petit mobilier d’enfant, sont placées un peu partout ; on doit être bien là, les pieds enfoncés dans le sable tiède et mou, comme en un tapis. Le soleil du matin se mire dans la source qui jaillit du milieu des chaises et les enfants tressaillent d’aise sous ses bienfaisantes caresses. À voir ces bonnes petites figures épanouies, on songe à peine qu’on se trouve dans une colonie sanitaire. Chez la plupart, il est évident que le séjour à Daundorf leur fait le plus grand bien, que ces bains d’air et de soleil donnent à leurs membres alanguis la souplesse et le ton nécessaires, et à leurs joues les roses de la santé.

Telle était la première impression des visiteurs. Comme le chanoine la communiquait à M. Dubreuil, un groupe de petites filles, conduites par une Sœur, vinrent faire quelques exercices gymnastiques dans la cour, car il s’y trouve un vrai petit gymnase, pourvu de tous les engins désirables. Tandis que Marcelle allait se mêler à leurs jeux, les deux hommes pénétrèrent dans la maison.

Au rez-de-chaussée, le réfectoire est situé à proximité de la cuisine ; dans l’un, des longues tables de bois blanc couvertes d’intervalle à intervalle de jattes en fer émaillé ; dans l’autre, des casseroles luisantes rangées autour du manteau de la cheminée, et un large fourneau chargé de bouilloires aux flancs rebondis, de pots et de poêles en fonte. Tous ces objets attirent l’attention par leur exquise propreté, par leur arrangement régulier et symétrique.

À l’étage se trouvent les dortoirs, la lingerie et un long couloir de toilette : tout à l’avenant du reste, bien tenu, sans un grain de poussière.