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peintes de badigeons clairs, bleus et roses, couvertes d’ardoises ou de chaume, leurs fenêtres garnies de fleurs, donnant à l’œil une agréable idée de l’ordre et du bon goût de ces paysans.

À l’approche de la ville, on dépassa des charrettes de campagnards qui s’y rendaient pour leurs affaires, coiffés presque tous d’étroits chapeaux et fumant tranquillement leur courte pipe, tandis que les femmes, alertes et fraîches, suivaient l’attelage, causant entre elles.

En descendant du train qui l’amenait de Paris, le chanoine fut très agréablement surpris de trouver sur le quai M. Dubreuil et ses filles, qui l’attendaient. Quand on se fut souhaité la bienvenue :

— Quelles bonnes nouvelles apportez-vous de là-bas, cher ami, demanda le député.

— Un tas énorme, répondit M. Liévin ; j’en aurai pour plusieurs jours à vous raconter… si je n’en oublie pas.

— Voilà qui est parfait. Maintenant, allons dîner…

Dès le commencement du repas, le chanoine livra les nouvelles qu’il apportait à M. Dubreuil, de la part de ses amis et de ses protégés. Il parla longuement, de l’ami Florian, cet incorrigible libre-penseur, qu’il avait vu l’avant-veille et qui, apprenant son départ pour Mondorf, l’avait accablé sous la charge des compliments et des amitiés qu’il le priait de faire parvenir au député et à ses filles.

— Ne viendra-t-il pas bientôt lui-même ? interrogea M. Dubreuil.

— Il ne le pourra pas, répondit le chanoine. Il m’a fait l’énoncé des occupations multiples qui le retiendront à Paris jusqu’aux vacances. À cette époque, il ira passer quelques jours chez sa mère