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VIII


Avant de se mettre au lit, Mlle Dubreuil se rappela qu’elle avait promis d’écrire à Rose, sa gouvernante, et ne voulut pas remettre au lendemain de le faire. Rose était si bonne, elle aimait tant ses filles, ainsi qu’elle disait elle-même, et il n’était que fort juste qu’elle fût tenue au courant de tous les incidents qui marquaient ces vacances passées si loin.

Raymonde lui avait écrit une première fois, peu de temps après son arrivée. Elle lui avait fait le portrait des nouveaux amis de son père, la description du pays, de l’établissement des bains, de l’hôtel du Grand Chef. Même, à ce propos, elle avait dit un mot du voisin que le hasard leur avait donné, un pauvre garçon malade qu’on redoutait de voir trépasser d’un moment à l’autre et pour lequel tout le monde professait une vive compassion.

Dans cette nouvelle lettre, elle s’étendait sur le voyage d’Echternach, racontait le désarroi causé par le grand orage et aussi sa rencontre toute fortuite avec Darcier.

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« Tu te rappelles, ma bonne Rose, écrivait-elle, ce que je te disais l’autre jour de notre voisin