Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment où Raymonde, n’y tenant plus, se vit obligée de sortir et d’aller respirer quelques bouffées d’air frais.

Sur la terrasse, au pied de l’escalier, elle rencontra son père qui causait avec le docteur, profitant du silence et de la fraîcheur qui régnaient en cet endroit.

Au moment où elle les apercevait, elle entendit M. Petit qui disait :

— Je le guérirai, j’en suis presque certain aujourd’hui.

Au bruit que fit Raymonde en sautant les dernières marches de l’escalier, les deux hommes levèrent la tête : de l’ombre dont ils étaient entourés, ils voyaient la jeune fille se profilant nettement dans la demi-clarté du palier, superbe de santé et d’animation.

— Pardonnez à mon indiscrétion, disait-elle, mais j’ai entendu, docteur, votre dernière phrase. Vous annonciez comme presque certaine la guérison de quelqu’un…

— Oui, mademoiselle. Nous parlions de ce pauvre Darcier, votre voisin d’hôtel, qui est arrivé ici à la mort et qui nous quittera guéri.

— Est-il possible ? docteur. Vous auriez fait un pareil miracle !…

— La science gagne chaque jour du terrain, mademoiselle. Le temps n’est pas éloigné sans doute, où l’on considérera comme une bagatelle la maladie qui semble aujourd’hui exiger un miracle pour être vaincue.

On causa quelques instants encore. Puis M. Dubreuil avoua qu’il était harassé.

— Remontes-tu encore, Raymonde ? demanda-t-il.