Page:Moreno - Reconnaissance de la région andine, 1897.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.

V

NAHUEL-HUAPI


Les énergiques habitants de cette localité industrieuse nous firent bon accueil, et, avec leur consentement, je résolus d’y établir un campement de réserve pour les sections du Musée qui travaillent dans cette zone. C’est sur ce point qu’en 1876 le cacique Inacayal avait ses tolderias ; mais quand je visitai le lac, cette année-là, Shaihueque ne me permit pas de m’approcher de la tolderia de Tequel-Malal, comme s’appelait alors ce parage.

Le jour suivant, je me dirigeai vers la péninsule de l’ouest à la recherche d’une proéminence d’où j’eusse pu dominer le grand lac et ses bras andins que je n’avais pas vus auparavant. Ce plateau est un paysage glaciaire typique extrêmement fertile ; les grands blocs de granit se dressent dans les ondulations des moraines au-dessus des splendides fraisiers qui procurent à notre palais d’agréables moments. Les moraines ont une élévation de cent mètres au-dessus du lac, et paraissent se prolonger en lignes parallèles de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud-est magnétique ; les plus élevées sont les plus rapprochées du lac.

Le granit prédomine ; on remarque des blocs de cent quatre vingts mètres cubes, une roche porphyrique et des trachytes verdâtres et rouge-sombre. Le rocher élevé, sur lequel je grimpai pour dominer le lac, est de porphyre ou plutôt d’un granit porphyrique, le granit moderne de Stelzner. Sur ce