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s’alimentant des animaux, quand ce n’était pas du vol fait « au chrétien », se vêtissant des ouvrages de leurs femmes, et guerroyant de temps en temps pour des questions de « beuverie » ou de « sorcellerie »…

Comme Directeur du Musée de La Plata, et disposant déjà d’autres moyens, j’ai continué, avec des collaborateurs plus ou moins actifs, l’étude de ces territoires là ; et les galeries et les archives de l’établissement, au développement duquel je consacre toutes mes forces, conservent les résultats de ces études.

De nouvelles explorations au fleuve Santa Cruz firent avancer nos connaissances sur la géologie, la géographie et la biologie de ces territoires, et permirent de réunir des données précieuses sur le Territoire du Chubut jusqu’au Lac Buenos Aires. C’étaient les préliminaires d’explorations plus vastes et détaillées qui devaient se faire en leur temps.

En 1893, le Gouvernement de la Nation décida de prêter son concours pour que les travaux réalisés par le Musée pour étudier le sol argentin se réalisassent avec plus de facilité, ce qui devait donner de meilleurs résultats. Cette année-là, s’ouvrit donc une ère nouvelle pour cet établissement ; les aspirations de ses collaborateurs avaient été appréciées, et ils se livrèrent, avec plus d’entrain que jamais, à l’exécution du vaste programme qui condense leurs efforts pour le progrès intellectuel et matériel de la Nation. C’est ainsi que nous avons parcouru, depuis l’année 1893 à 1895, les régions glacées de la Puna, depuis la ligne qui nous sépare de Bolivie, jusqu’au département de San Rafaël dans la province de Mendoza, étudiant la géographie, la géologie, la minéralogie, etc., sur les hautes cimes et dans les vastes plaines, et révélant pour la première fois la physionomie exacte de l’orographie andine en une si vaste extension, jusqu’alors presque totalement inconnue, regrettant que l’on n’ait pas fait plus tôt de telles études pour éviter plus d’un désordre dans le tracé des frontières internationales.

Comme je l’ai dit ailleurs, je renvoie à plus tard la publication des études faites en ces régions-là.

À la fin de 1895 je résolus de retourner au sud, et de parcourir les régions que j’avais pu visiter, et celles qu’il ne m’avait pas été possible d’atteindre en 1875 et 1880. Je considérais nécessaire, je dois dire, indispensable ce voyage là pour compléter la reconnaissance préliminaire de la région occidentale de la République, et il m’était agréable de diriger en personne les travaux qu’exécutaient mes dévoués collaborateurs, car, dans cette excursion, je me proposais d’apprécier les modifications