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1° À Viedma sur le Rio Negro (150 kilomètres). La construction de cette ligne ne serait pas coûteuse. Les étendues qu’elle traverserait sont, en général, des terrains où l’herbe est abondante. L’eau est obtenue au moyen de puits. Près de la côte, le terrain est bon, et l’eau s’y trouve en plus grande quantité. Le bois des arbustes ne manque nulle part. Ce chemin de fer transporterait au port les produits de la vallée du Rio Negro à moins de frais que n’importe quel autre qui pourrait se construire. On sait que le port de San Blas n’offre pas la sécurité de celui de San Antonio et que la barre du Rio Negro n’en permet pas l’entrée aux navires qui calent plus de douze pieds, et seulement lorsque le temps est beau.

2° À Choelechoel par la rive sud du Rio Negro. La ligne amènerait les produits de cette longue vallée et des plateaux voisins jusqu’à la mer à moins de frais que par la voie de Choelechoel à Bahia Blanca. Les renseignements recueillis indiquent des facilités pour la construction d’un canal qui relierait les environs de Choelechoel avec San Antonio, et il serait également avantageux de faire passer la ligne du chemin de fer par le même bas-fond (170 kilomètres) pour amener jusqu’à la côte les produits de l’ouest et du nord-ouest du Rio Negro, sur un parcours bien inférieur à la moitié de celui qui sépare Choelechoel et Bahia Blanca (500 kilomètres).

3° Un embranchement à Nahuel-Huapi (560 kilomètres). Les terrains que traverserait cette ligne, bien qu’ils ne puissent être comparés à ceux de la province de Buenos Aires, permettent pourtant l’élevage avec des résultats satisfaisants ; sur tout le trajet existent déjà des établissements d’éleveurs. Ces champs sont plus uniformes au nord qu’au sud, où le terrain est élevé, coupé par de profonds cañadones, où l’on trouve de l’eau et des herbages. La vallée de l’arroyo Balcheta a de bons pâturages et peut être arrosée partiellement ; elle se peuplera le jour où elle sera traversée par un chemin de fer. D’autres vallées existent au sud de celle-là, également riches en eau et en herbages, et où commence à s’exercer l’industrie de l’élevage, principalement sur le cours supérieur de l’arroyo de la Sierra de San Antonio, près de l’arroyo de Los Berros, et de l’arroyo Verde, parages qui communiquent avec Balcheta et San Antonio par des charrières.

L’année dernière se sont vendues aux enchères une centaine de lieues de terres fiscales appartenant à la zone que traversera la ligne, et le prix moyen obtenu fut de trois mille cinq cents piastres la lieue. À mesure que le chemin de fer avancera à