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De la cime du Lanin, Hauthal reconnut également le caractère orographique atlantique, caractérisé par de grands plateaux un peu inclinés vers l’est, et, à ce point de vue, le Lanin est un point extrêmement intéressant, par suite du vaste panorama qu’on découvre depuis son sommet.

À la base et vers le sud de ce volcan, s’étend le lac Huechu-Lafquen, dont il put examiner la section orientale ; il y remarqua, dans la partie inférieure, que le granit forme la base des hauteurs voisines, recouvert à son tour par des couches de tuf.

La région qui s’étend entre ce lac et le Lolog peut être considérée comme excellente pour le pâturage ; çà et la, elle est entrecoupée par de luxuriants bouquets de pommiers. Dans quelques endroits abrités de ces étendues fertiles, on cultive aussi le blé avec des résultats satisfaisants ; mais, en général, les gelées et les froids intenses qui surviennent jusqu’en janvier et février ne permettent pas la culture de cette céréale, du moins la moisson n’y est pas assurée ; on devra donc préférer, pour les futurs colons, les semailles de céréales et de plantes similaires à celles qui sont cultivées dans les contrées boréales de l’Europe. La vallée de Maipu, très rapprochée de celle de Lolog, mais moins élevée et mieux abritée, se prête davantage à l’agriculture et à l’élevage.

En poursuivant son voyage, par la rive nord du lac Lolog, Hauthal trouva du gneiss orienté du nord au sud ; cependant, la roche prédominante est toujours le granit ; le gneiss reparait dans la région du lac Lacar, d’où le voyageur poursuivit sa route au sud. Accompagné par Soot, il examina le lac Metiquina, dans les environs duquel il trouva de nouveau le granit comme roche prédominante et du porphyre dans le voisinage de la rive du lac.

La lac Metiquina est situé à une altitude plus considérable que le Lacar, et il est aussi plus large ; il est entouré de montagnes moins escarpées et moins élevées que le précédent, et la région environnante est plus gaie et plus ouverte ; on y reconnaît aisément sur tous les rochers de la côte occidentale les marques laissées par les glaciers : stries, roches disloquées, etc., tandis que du côté oriental de grandes moraines constituent les vestiges actuels de ces phénomènes antérieurs.

De là, il poursuivit son voyage vers le lac Filohuehuen, après m’avoir rencontré sur le Caleufu.

Il remarqua que la vallée du Caleufu, très fertile dans sa partie inférieure, est pierreuse dans la section supérieure, où la rivière coule parfois profondément encaissée.

Entre le lac Filohuehuen et le Caleufu, il trouva de gran-