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De la même cime, Hauthal observa que si le côté ouest est couvert de montagnes, celui de l’est est à peine accidenté ; au lieu des gorges continues en zigzag de la partie occidentale, les lignes faiblement ondulées y prédominent. Il effectua l’ascension du Lanin, volcan éteint et formé d’andésite, de tufs et de laves andésitiques, d’où l’on domine le vaste horizon ; il s’y trouve quelques accumulations assez considérables de pierre ponce. À l’ouest du volcan, s’étend un chainon granitique qui continue au nord et où s’élèvent des pics d’une certaine hauteur et de formes caractéristiques. Ce chaînon forme une partie du grand massif granitique qui, dans cette région, constitue pour ainsi dire le noyau du système de la Cordillère, couverte en partie par des détritus néovolcaniques formant en divers endroits de vrais pics élevés, comme à Lolog et Malalco, et s’accumulant en énorme quantité, surtout au-dessus du chaînon granitique, sans y former pourtant une couche continue, car parfois les pics granitiques émergent, et parfois les couches, travaillées et détruites par les éléments atmosphériques, se soulèvent en forme de monts et de pics. C’est une des raisons pour lesquelles l’ouest du Lanin présente cet aspect continu de gorges abruptes ; de plus, il faut ajouter que, dans cette même direction, le relief du sol est également formé par les volcans Villarica et le Lanin même, entre lesquels s’élève le Quetropillan, et par les massifs volcaniques, comme celui du Zollipulli.

À l’est du Lanin, son attention fut attirée par le fait suivant : à une distance de dix à vingt kilomètres du chaînon granitique déjà mentionné, au nord et au sud des cours d’eau, se trouvaient des élévations assez considérables, suivant la direction de nord-ouest à sud-est, et qui pourraient plutôt être considérées comme de courts chaînons.

Cette étude intéressante ne put être continuée par suite du manque de cartes ; mais, en revanche, Hauthal put effectuer des observations non moins intéressantes sur le glacier du Lanin (planches XXXVIII et XXXIX).

À la base de ces petits chaînons et de ces montagnes se présentent plus à l’est des plateaux formés par des débris volcaniques, des tufs surtout, et qui s’étendent horizontalement, avec une faible inclinaison vers l’est. Les eaux y ont exercé leur action, et se sont creusé des gorges profondes ; ces plateaux sont parfois couronnés par des sommités isolées, comme celle du Perro, près de Junin de los Andes. Au loin, à l’est, les plateaux s’abaissent graduellement et doucement jusqu’à la Pampa, de manière qu’on pourrait sans beaucoup de peine voyager en voiture de Roca à Junin.