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cerro du Boquete Perez Rosales, et à l’ouest par le Monte Celoso.

Schiörbeck se dirigea à la lagune Frias par le Boquete Perez Rosales. Au nord du passage, il gravit la Cuesta de los Raulies, dominée par le mont Perez Rosales (2850 m.) situé au sud.

Pour arriver au Tronador, il suivit le cours du rio Peulla jusqu’à la confluence de ses trois bras, dont l’un vient de la gorge du Boquete Perez Rosales, et les deux autres naissent des glaciers du Tronador. Il pénétra par le revers d’une moraine encore active du glacier actuel. Puis, il atteignit le lac Todos los Santos, et, de là, il revint à Nahuel-Huapi.

Le 3 avril, suivant les instructions que je lui avais laissées, il se dirigea au sud du lac, sur les hauts coteaux, à l’ouest du chemin général qui aboutit à la vallée 16 de Octubre, près de la région du Corral de Foyel. Par un ancien sentier, il traversa de nouveau le rio Curruleufu qu’il remonta jusqu’à ses deux principaux affluents (1260 m.), en suivant celui de l’ouest qui naît dans une vallée de deux kilomètres de largeur. Le Curruleufu reçoit un affluent du mont au nord, et sur le côté ouest, le rio Manso prend ses sources à 1280 mètres de hauteur.

D’un sommet voisin du rio Manso, au sud, et à une hauteur de 1500 mètres, l’explorateur reconnut que ce fleuve va de l’est à l’ouest, en s’inclinant un peu au sud ; son principal affluent naît du mont Tristeza. À l’ouest, à une distance de cinquante à soixante-quinze kilomètres, on distinguait des cordillères élevées et couvertes de neige, continuation du chaînon neigeux situé à l’ouest de la grande vallée et qu’on aperçoit du mont Catedral. Il reconnut ensuite l’affluent est du rio Curruleufu, et il fit l’ascension d’une cime (1840 m.), d’où il prit des visées, à l’aide desquelles il rattacha à ses observations le mont Carmen, visible au nord ; mais il ne put rien distinguer à l’ouest, car l’horizon était fermé par les montagnes qui donnent naissance au rio Curruleufu.

Au sud, il remarqua une grande dépression qu’il jugea être le lit d’un affluent du Manso.

Les tourmentes d’eau et de neige ayant redoublé par suite de la saison avancée (7 mai), Schiörbeck entreprit son voyage de retour à Roca, en suivant la charrière qui, de Nahuel-Huapi, passe par le Cañadon Cumayen, et monte à celui de Pilcangeyu. Il passa le défilé entre les deux cañadones ; il suivit le premier dans tous ses détours, d’abord dans la direction de l’est, puis au nord-est, et enfin au nord-nord-est, jusqu’à arriver, après 55 kilomètres de parcours, au rio Limay ; il traversa plu-