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Le 6 avril, Wolff retourna au Potrero Huber, après un travail très pénible, rendu plus difficile encore par la pluie continuelle. Dans cette région, il n’est pas rare de trouver des vestiges d’établissements indigènes très anciens et il put obtenir de curieuses pièces de céramique. Il retourna à l’Estancia Jones dans le canot du brave indigène Millaqueo (planches XXXI et XXXII).

Le 23, il arriva à Junin de los Andes, et malgré la saison avancée, il se dirigea vers le lac Huechu-Lafquen, après avoir déterminé la longitude de Junin. Il continua ces travaux avec la coopération de Zwilgmeyer et Soot, malgré les pluies et les neiges, jusqu’au 8 mai. Le 13, il arriva à Quillen, et, de là, il se rendit à Chosmalal et à San Rafael, en prenant à l’est du massif du Nevado. Le 15 juin, son voyage était terminé.

M. Schiörbeck était revenu de son excursion aux lacs Gutierrez, Mascardi et Todos los Santos ; je lui laissai de nouvelles instructions ainsi qu’à Frey qui avait ordre de se rendre à Roca par le Nahuel-Huapi.

En arrivant au lac Nahuel-Huapi, le 25 février, Schiörbeck commença ses opérations par l’ascension du cerro del Carmen, de la cime duquel il aperçut le lac jusqu’à l’île Victoria, le cerro Puntiagudo, au Chili, et le Tronador, dont l’observateur ne pouvait apercevoir, de la position qu’il occupait, que deux pics, dont le plus élevé avait une altitude de 3400 mètres (moyenne de quatre observations trigonométriques), c’est-à-dire presque 400 mètres de plus que la hauteur calculée par MM. Fischer et Steffen. Le cerro Puntiagudo mesure, d’après Schiörbeck, 2430 mètres, soit 130 mètres de moins que ce qu’indiquent les mêmes explorateurs.

Du haut du cerro del Carmen, on parvenait à voir le lac jusqu’au Puerto Blest, ce qui démontre l’inexactitude du bras dessiné sur la carte de M. Fischer. Du même point de vue, Schiörbeck put constater aussi k’erreur de la position assignée par M. Krüger[1] au cerro Tronador qui, selon lui, se voit de l’embouchure du lac de l’ouest au nord.

L’explorateur remarque deux dépressions du lac, celle de Puerto Blest et celle qui forme un bras au sud ; la partie comprise entre les deux dépressions est occupée par une petite chaîne dans laquelle le cerro Capilla est le sommet le plus élevé. Au sud s’étendait la vallée du lac Gutierrez, où Schiör-

  1. Expedición exploradora del Rio Palena. Santiago, 1895.