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— Très bien, je suis à vous ; tantôt, dans notre cabine, nous serons à l’aise pour causer.

Le dîner fini, ils s’en allèrent ensemble.

— Parlez, mon cher ami, dit Dolbret.

— Non pas tout de suite, dans la cabine.

— C’est donc bien sérieux ce que vous avez à me dire ?

— Oui, très sérieux.

Ils s’assirent, Dolbret sur le divan, Stenson sur le lit, et allumèrent une cigarette. Stenson commença :

— Mon cher docteur, vous savez — en tous cas si vous ne le savez pas, je vous prie d’en être convaincu — quelle estime j’ai pour vous, même quelle amitié, je pourrais dire…

Dolbret lui pressa la main :

— Oui, je vous en remercie du fond du cœur.

— Si je me suis senti attiré vers vous, c’est que j’ai compris que vous étiez digne des égards d’un honnête homme. Je n’ai pas eu tort, car je sais que vous êtes un honnête homme ; mais vous êtes jeune, plus jeune que moi, de caractère, quoique nous soyons à peu près du même âge, et votre jeunesse vous empêche de réfléchir suffisamment à ce que vous faites…

— Aurais-je fait quelque chose pour vous offenser ? demanda Pierre, tout inquiet.

— Non, pas du tout, laissez-moi continuer, vous jugerez ensuite. Vous avez demandé qu’on vous change de cabine, afin d’être plus en état de surveiller les agissements du Dean et de ses compagnons. Je ne sais pas si ces hommes sont des aventuriers ou si ce sont d’honnêtes gens. À venir jusqu’ici je les ai considérés, d’après vous, comme