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XXII

LES MAZEPPAS


Le Zoulou venait de faire entendre de nouveau son appel. Dolbret se releva, revêtit le précieux gilet et sauta en selle. La tempête, encore loin, commençait à mugir, la chaleur était écrasante, il tombait de larges gouttes de pluie.

Ils couraient depuis dix minutes quand, au tournant d’une route de chariots, les chevaux de Dolbret, de Stenson et de Wigelius faillirent désarçonner Zéhémul.

— Pourquoi t’arrêtes-tu ainsi ? lui cria Dolbret.

— Des chevaux ! répondit-il laconiquement.

— Où ?

— Là.

Suivant son geste, ils aperçurent, à la faveur d’un éclair grand comme un pays, un groupe immobile sur le sommet du kopje aux diamants qu’il venait de quitter.

— Encore ! murmura Pierre avec découragement.

— Encore quoi ? demanda Wigelius.

— La bande de Horner ! Si nos chevaux faiblissent, nous sommes perdus.

— Ils ne sont que quatre.

— Non, j’en ai vu cinq.

Puis s’adressant à Zéméhul :

— Maintenant, va de l’avant ; si tu te retournes une seule fois, tu es un homme mort.