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avec un homme comme Horner, et ces soupçons les torturaient. Mais ils étaient entrés, suivis de Horner, et tous s’étaient assis, sauf Dolbret qui prit la parole le premier.

— Bien, monsieur Horner, quelles propositions avez-vous à nous faire ?

— Les mêmes que je vous ai faites à Durban, le jour de votre départ.

— Oui, je me souviens, même je me souviens des arguments que vous avez employés pour me convaincre. Si j’ai bonne mémoire, vous m’avez mis le pistolet sous le nez, et, comme vous n’avez pas réussi à m’intimider, vous êtes allé tenter la même chose chez mademoiselle Mortimer. Non seulement vous avez essayé de lui arracher le secret du trésor de Kruger, mais vous lui avez offert votre amour.

Il s’enflammait à mesure qu’il parlait ; le souvenir de l’insulte faite à sa fiancée lui fit monter les invectives à la bouche ; il s’avança, menaçant, vers Horner. Stenson et Wigelius s’étaient levés à leur tour ; ils commençaient maintenant à comprendre pourquoi Dolbret les avaient amenés là, pourquoi il avait semblé vouloir traiter avec son ennemi.

Pierre prit deux pistolets dans une sacoche et s’avança vers Horner en disant :

— Aujourd’hui, maître Horner, c’est moi qui ai le dessus, ou plutôt qui pourrais l’avoir, si j’étais un bandit comme vous. Et si la force me manquait, voici mon ami qui me remplacerait.

Wigelius, en effet, venait de sortir de la poche de son pantalon un gros revolver ; Stenson en avait fait autant. Horner, pâle, n’osait se lever de son siège. Pierre ajouta :