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— Oui, dit Wigelius en prenant sous le siège un sac assez lourd.

— Lady McStainer, dit Stenson, a donné des ordres pour que nous ne manquions de rien.

— Pauvre vieille, dit Dolbret, j’ai bien peur qu’elle ne suive Mortimer de près.

— Vous croyez ? pourtant, malgré ses infirmités, elle semble vouloir vivre indéfiniment.

— Non ; le lendemain des funérailles de Mortimer, lorsque nous sommes allés la voir, elle avait l’air d’une morte ; elle n’en a pas pour un mois.

Il achevait de parler, quand un grondement étrange retentit dans l’orage qui s’apaisait.

— Avez-vous entendu, docteur ? dit Wigelius.

J’entends quelque chose, on dirait un mugissement.

— Non, reprit Stenson, c’est le tonnerre qui gronde encore au loin.

Le grognement se répéta.

— Drôle de tonnerre, tout de même.

— Ce sont des bœufs, dit Dolbret.

— À moins que ce ne soit un lion, fit Wigelius.

— Ce n’est pas le cri du lion ; vous n’avez donc jamais entendu rugir un lion ?

— Oui, en cage, mais pas en liberté. Du reste, il est facile de voir que ce sont des bœufs, ajouta Wigelius en se mettant le nez à la fenêtre. Regardez plutôt.

La tempête recommençait. À la lueur des éclairs, ils virent, s’allongeant à perte de vue entre les broussailles et les rochers, une suite de wagons traînés par des bœufs ; de chaque côté de la caravane, des hommes armés marchaient. Ils