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— Et comment était faite cette enveloppe ?

— Oblongue, portant votre adresse, et, dans le coin, le nom du docteur Aresberg.

— Il y a autre chose. Lorsqu’ils sont entrés dans ma chambre, avant de pénétrer dans le cabinet de travail, l’un d’eux a dit : « Je sais, c’est la première case de la deuxième rangée, à gauche ». Alors je me suis rappelé avoir donné ces indications à Berthe, un jour que je lui avais parlé du trésor. En effet, la lettre du docteur Aresberg avait été déposée dans cette case. Un an après l’avoir reçue, j’eus la curiosité de la rouvrir et je constatai qu’elle ne contenait pas la carte de la grotte d’Halscopje. Comme le docteur Aresberg m’avait fait promettre de me servir du trésor pour le bien du Transvaal, je lui écrivis pour l’avertir de cet oubli, et il m’envoya la carte en question. En même temps, il me donnait une prescription pour mes rhumatismes. De peur que le secret ne tombât en des mains étrangères, je mis la lettre en lieu sûr, avec la carte, et je laissai la prescription dans l’enveloppe, case première, deuxième rangée à gauche.

— Je comprends, dit Dolbret radieux ; Ascot court en ce moment vers Halscopje avec la prescription pour rhumatismes dans sa poche. Ma foi, voilà la meilleure vengeance qu’on puisse désirer.

Mortimer riait, d’un rire guttural, éteint, qui soulevait sa poitrine douloureusement. Montrant à Pierre une sorte de buffet sculpté, il lui dit :

— La carte est là, dans ce tiroir ; prenez-la et apprenez-la par cœur.

Et comme Pierre s’étonnait de cette recommandation :