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encore. Vous êtes venu ici sachant que mille dangers vous y attendaient ; vous avez sauvé la vie de ma nièce, Berthe Mortimer, au péril de la vôtre et vous allez entreprendre encore d’aller chercher le petit trésor d’Halscopje, entre le feu de deux armées. Et vous appelez cela recevoir l’aumône ? Non, je vous ordonne si vous aimez Berthe, de ne plus parler de charité. Vous voulez devenir digne d’elle, dites-vous. Ah ! vous avez déjà trop fait pour conserver des scrupules à ce sujet. Et remarquez une chose : ce n’est pas ma fortune que je morcelle à votre profit, ce n’est pas l’héritage de Berthe dont je vous donne une partie. Non, le don de Paul Kruger, je l’ai déjà refusé, je le considère comme ne m’étant pas dû, et encore, à l’heure qu’il est, il n’appartient qu’à celui qui l’ira chercher. Tout ce que je vous donne, c’est le secret ; et je ne vous fais pas un gros présent, puisque vous l’aviez déjà.

Tout ce que je vous donne, en somme, c’est l’indication exacte de l’endroit où est située la grotte d’Halscopje…

— Mais comment pourrez-vous le faire, dit Pierre, puisque Ascot s’en est emparé

— Il s’en est emparé ? et qui vous a dit cela ?

— Mais le soir de mon arrivée, ne s’est-il pas introduit ici, dans votre cabinet, et ne s’est-il pas emparé d’une lettre d’Aresberg ? Un de ceux qui l’accompagnaient, Polson, s’est sauvé en me narguant et en me montrant une enveloppe portant votre adresse, et, dans le coin, le nom du docteur Aresberg.

Mortimer ne répondait pas. Pierre continua :

— Ce soir-là, comme nous entendions des gé-