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yeux. Mais je n’ai pas le loisir de discuter cela avec vous ; dites vite ce que vous voulez et allez-vous-en.

— Je veux le secret, dit Horner tranquillement.

— Attendez, je vais chercher un chiffon de papier et je vous écris exactement l’endroit où se trouve le trésor.

Elle fit mine de sortir. Horner la prit une seconde fois par le bras et lui dit :

— Pas si vite, ma belle, nous connaissons ce truc ; nous sommes assez vieux dans le métier pour ne pas nous en laisser conter par une fillette.

En même temps, il la force à se rasseoir.

— Tenez, dit-il, voilà du papier et un crayon ; écrivez devant moi, et vite, s’il vous plaît.

Sa voix était redevenue rude et brutale. Berthe commençait à se désespérer, une grosse larme coula sur sa joue. Horner en profita pour lui dire :

— Signez-moi tout de suite un billet au porteur pour cinquante mille livres sterling.

— Mais je ne les ai pas, dit Berthe, qui ne comprenait rien à tout cela.

— Écrivez toujours ce que je vais vous dicter ; si vous ne les avez pas, je vais vous aider à les trouver.

Elle se disposa à obéir et prit le crayon en tremblant. Horner dicta à mi-voix :

À demande, moi, Berthe Mortimer, je paierai…

Pour la troisième fois, depuis une heure, la nonne qui remplissait les fonctions de portière vit une face masculine à travers la petite grille en bois du guichet. Cette figure n’était rien moins que belle. Son propriétaire dit en français — en mauvais français — à la jolie nonne :