— Eh ! bien, vous ne dites rien ?
— Je suis bien malheureux.
— Vous ne comprenez donc pas que l’homme bon et brave, c’est vous, que c’est vous qui irez conquérir le trésor, le petit trésor, ce qui ne peut-être autre chose que le trésor d’Halscopje, les deux millions et demi…
— Berthe, dit Dolbret tristement, tout me viendra de vous, ce sera toujours vous qui m’aurez fait ce que je serai.
— Non pas, non pas, ce sera Paul Kruger, car remarquez une chose, le petit trésor est à vous pourvu que vous vous engagiez à aller chercher le grand et à le remettre au chef des Boers, quand cela sera utile. Je n’ai donc rien à y voir, vous ne ferez que remplir une tâche pour laquelle mon oncle se sentait sans forces.
Et comme il ne répondait pas :
— Votre silence est presque injurieux.
— Oh ! Miss Berthe, comment pouvez-vous croire ?
— Je ne me trompe pas, votre silence est une injure. Vous refusez ma main ?
— Berthe, ne dites pas une telle chose. Si vous saviez ce que je souffre ! Mais enfin, il le faut et si j’accepte, c’est que, en même temps, il me reste un autre devoir à remplir.
— Et lequel ?
— Aller dire à John Mortimer que ses jours sont en danger !
— Ses jours sont en danger, et comment le savez-vous ?
— Pierre vit qu’il était difficile maintenant de cacher plus longtemps la vérité et il raconta à Miss