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— Qu’y voyez-vous ?

— Par sa teneur, je serais portée à croire qu’elle est adressée à mon oncle, mais il y a une chose qui me déroute, c’est que mon oncle n’a jamais rendu de services à la république du Transvaal.

— Eh ! bien ?

— Il n’est question, dans toute cette lettre, que de services rendus par son destinataire à la république et de l’amitié qu’il a pour Kruger.

— Il y a bien des manières de rendre service à quelqu’un ; peut-être votre oncle a-t-il pu être utile à la république sans que cela paraisse, surtout sans que vous vous en aperceviez, car vous étiez bien jeune au temps où ils ont eu des relations ensemble.

— Peut-être avez-vous raison.

— Il y a longtemps de cela ?

– Je le crois. Tout de même j’ai vu mon oncle en 1898, et c’est à propos de certaines choses qu’il m’a dites en ce temps-là que je veux vous parler.

— Je ne voudrais pas être indiscret, mademoiselle, mais il me semble que si vous me donniez tous les détails que vous connaissez sur les relations entre votre oncle et Kruger, peut-être pourrais-je établir un lien entre la lettre du docteur Aresberg et ce que vous savez.

— Je veux bien, mais avant de commencer, voulez-vous que nous lisions la lettre tous les deux, bien attentivement ?

— Je l’ai sur moi, je vais vous la lire.

Il s’approcha de la lumière, déplia les feuillets