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lui un héros ; et pourtant s’il venait là, c’était bien pour le revoir, ce sourire, pour s’en repaître comme de la récompense suprême de son dévouement. Il se consolait en pensant que dans quelques jours la malade reprendrait ses forces et que bientôt il pourrait lui dire toute sa tendresse.

Le lendemain de ce qui avait failli être une tragédie, les trois amis avaient tenu conseil encore une fois. Stenson voulait dénoncer la bande de l’évêque. À cela Wigelius répondait que personne n’avait vu Bilman dans la chambre aux machines, que personne encore moins ne l’avait vu les mettre en mouvement. De son côté, Dolbret prétendait avoir la preuve d’un complot contre la vie de John Mortimer, ce qui suffisait pour faire arrêter Horner et ses complices. Mais en discutant le pour et le contre, il s’aperçut bientôt que l’assassinat de Mortimer n’était pas décidé, qu’il n’était qu’éventuel, que c’était assumer une immense responsabilité que d’accuser l’évêque et le Dean sans être sûr de leur culpabilité. Du reste, Stenson, toujours prudent et plein de bon sens, disait : « Ces gens-là sont certainement coupables d’un attentat contre la vie de Miss Mortimer et ils ont certainement l’intention d’assassiner John Mortimer, si cela leur semble nécessaire ; mais, dans tout ceci il y a plusieurs choses à considérer : D’abord nous ne sommes pas personnellement intéressés à les dénoncer, et, par conséquent, nous aurions tort de nous substituer au ministère public, nous perdrions notre temps ; deuxièmement, les preuves que nous avons contre eux ne sont pas suffisantes, ou ne sont pas suffisamment établies, pour nous permettre de porter une accusation formelle ; troisièmement, la