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dû m’entendre crier : Docteur, le bateau marche.

— Oui, je crois avoir entendu quelque chose comme cela.

— Je vous ai vu vous jeter à l’eau…

— Mais tu n’a pas pu voir qui étaient les deux diables ?

— Attendez un peu.

— Vite, dépêche-toi.

— Attendez. Je vous vois vous jeter à l’eau, je me dis ; « Bon, le docteur nage comme un poisson, il n’y a pas de danger pour la demoiselle. » Quand je vois que le bateau marche toujours, je retourne sur mes pas, et j’aperçois le mécanicien, le visage tout décomposé, qui ne bougeait pas. Le diable avait disparu. Les autres mécaniciens arrivaient, je les ai vus qui tâchaient de passer par les autres portes, mais il n’y avait pas moyen, il y avait trop de monde. J’arrive jusqu’au premier mécanicien, celui qui était en faute, je lui crie : Qu’est-ce que tu fais là, toi, canaille ? On aurait dit qu’il dormait ou qu’il était mort ; il ne bougeait pas. Quand je vois ça, je saute par-dessus la foule qui était massée près de lui, je lui flanque un coup de poing dans le visage ; il se réveille enfin, je le pousse de toutes mes forces, il s’en va tomber près de l’échelle. Une seconde plus tard les machines étaient arrêtées

— Et le méphisto ?

— Ah ! oui, j’oubliais. Je rencontre le premier diable dans le petit passage entre le pont et la chambre des machines. Je me trouve face à face avec lui. Je lui saute à la gorge, je lui arrache son masque, et je me sauve…

— Et c’était ? dirent ensemble les trois amis.