Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 137 —

— Voici : sans que cela paraisse, sans que personne puisse nous soupçonner, sans que personne puisse jamais le savoir, ce soir, à minuit, la belle Miss Mortimer aura disparu pour toujours dans l’onde perfide et vingt yeux, peut-être plus, pleureront la mort d’une si belle femme.

— Vous êtes lugubre, maître Bilman, dit Horner avec un sourire forcé.

— Oui, continua Bilman, vingt yeux pleureront la mort de cette femme si belle, mais si nuisible à nos intérêts. Quant à moi, je n’en aurai aucun remords, car elle ne me dit rien, cette moricaude, et j’aurai mis en sûreté les millions du père Kruger.

— Mais encore, ne pouvez-vous nous dire… reprit Horner.

— C’est mon secret, et un secret qu’on dit n’est plus un secret. Tout ce que je puis faire, c’est de vous rappeler que je suis un mécanicien de première force.

— Je ne vois pas, dit Polson, ce que le métier de mécanicien peut avoir à faire avec l’onde perfide et la mort de la belle Mortimer.

— C’est mon secret, dit tout simplement Bilman.

— Vous n’avez pas le droit d’avoir de secrets pour moi, dit Horner en s’avançant vers lui ; je suis le chef de l’expédition.

Bilman resta calme et reprit :

— Je sais, mais vous avez déjà compromis l’affaire en ne surveillant pas votre bible ; soyez prudent, monsieur l’évêque, pensez au bien du troupeau avant de soigner vos petits intérêts de cœur.

— Je ne badine pas, dis Horner, et je réclame