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— Merci, dit Pierre. Demain nous aviserons, car nous ne pouvons songer ce soir à voir Miss Berthe. Maintenant, toi, José, tu peux aller te coucher.

— J’allais vous en demander la permission, docteur, je crois que j’ai bien gagné cela.

— Oui, mon vieux, tu as gagné cela, et si Dieu me prête vie, tu gagneras bien plus. En attendant, si tu veux aller me chercher une grande broche à la cuisine, je vais pêcher un peu.

— J’y vais, mais c’est la première fois que j’entends parler d’aller à la pêche avec une broche de cuisine.

— Va tout de même, tu comprendras plus tard.

José revint au bout d’un instant avec la broche demandée. Dolbret en recourba le bout en le mettant sous son pied, puis grimpant sur le lit, il introduisit avec précaution son engin de pêche dans la cabine voisine. La fausse barbe du Dean était accrochée, comme nous l’avons vu, à un clou au-dessus du pliant, de sorte qu’elle était à portée.

— Docteur, dit José, est-ce que ça mord ?

— Pierre ne répondit pas, mais il tira lentement à lui la broche, au bout de laquelle la barbe s’était attachée, et, sans se retourner il la mit à son menton. Puis, descendant ainsi affublé :

— Voici, messieurs, mon déguisement pour le bal de demain !