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Biblios !

Les trois autres se regardèrent en riant. Puis, enlevant du sac une sorte de mouchoir de toile déplié dans toute sa grandeur, il montra du geste les objets contenus.

— Afin de vous les faire mieux voir, dit-il, permettez-moi de vous montrer moi-même, l’un après l’autre, les objets de voyage que j’ai cru devoir apporter avec moi. Commençons par le commencement. Voici un souvenir d’une expédition dans le Natal, un souvenir bien cher et une arme de valeur.

C’était un pistolet ancien à la crosse en ivoire très bien travaillée, et à quatre canons, l’embryon du pistolet à cylindre universellement connu aujourd’hui. Il reprit :

— Je ne me sépare jamais de cet objet de fantaisie ; non pas qu’il me soit d’une grande utilité, car il n’est pas très perfectionné, comme vous pouvez le voir, mais parce que, en une circonstance difficile, il m’a sauvé la vie. Voici maintenant, deux autres pistolets, de vrais, ceux-là, ce qu’il y a de plus perfectionné en fait de pistolets. Je les ai choisis moi-même chez Van Orson et Cie à Londres, en 1896. Ils ne manquent jamais leur homme.

— C’est trop d’humilité, milord, interrompit Ascot ; c’est vous qui ne manquez jamais votre coup.

— Merci, Ascot, c’est gentil de votre part.

Il plongea de nouveau sa main dans le sac et en retira un poignard tout petit :

— Un poignard de petite fille, ou plutôt d’enfant de chœur, dont la pointe est fine, comme vous pouvez le voir. Touchez, Polson.