mais j’ai beau faire mon possible pour acheter les plus mauvais numéros, je gagne toujours ; vous n’avez pas idée d’une chance pareille.
— Dommage que vous ne soyez pas dans ma peau, mon cher ami, vous seriez vite satisfait : moi c’est le contraire, je rate toujours tout ce que j’entreprends.
— Vous avez bien de la chance.
— J’espère que ça changera quand je travaillerai pour la maison Stenson, Waitlong et Co., de Philadelphie.
— Moi, je m’ennuie de toujours réussir. Il n’y a qu’une chose où je voudrais réussir, c’est l’amour ; mais je suis trop timide.
— C’est peut-être pour cela que la chance vous sourit ; il faut bien qu’il y ait des compensations.
— L’explication n’est pas satisfaisante. À propos de chance en amour, je voudrais vous faire une confidence
— Pardon, fit Dolbret, quelqu’un vient d’entrer de l’autre côté.
— En effet. Un autre maintenant. Je vais voir.
— Il referma la porte qu’il venait d’ouvrir en disant :
— L’évêque entre chez le Dean.
— Pourvu que José vienne, dit Dolbret nerveux.
— Au même moment on entendait la voix de Polson et, comme Bilman entrait :
— Voilà le chapitre au complet, murmura Dolbret ; je me demande ce que fait José.
— Il n’est que neuf heures moins dix minutes,