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me présente le petit volume que voici. « Malheureusement, me dit-il, ce n’est pas le Hamlet. » C’était le Marchand de Venise et le Macbeth. Je l’ai remercié quand même, tout en regrettant de ne pas avoir le Hamlet. Ce petit volume est dépareillé dans sa bibliothèque et il me l’a offert en souvenir. Je l’ai accepté avec enthousiasme.

— Pardon, docteur, dit José qui entrait, je viens vous dire qu’il m’est impossible de vous aider à faire la mouche ce soir, il est trop tard. J’ai eu peine à venir vous avertir, il faut que tout le monde soit couché à onze heures.

— Il y a une chose, dit Stenson, à laquelle nous n’avons pas songé, c’est que je pourrais parfaitement prendre la place de José.

— Tiens c’est pourtant vrai, pourvu que vous soyez capable de tenir assez longtemps. Voulez-vous essayer ?

— Volontiers.

Il grimpa sur le lit, mais, après dix secondes, il n’en pouvait déjà plus et demanda grâce.

Wigelius s’offrit à son tour. Il résista plus longtemps, mais quand il redescendit les sueurs inondaient son visage.

— Ce José est un homme extraordinaire, dirent les deux amis.

— Je crois bien, dit Dolbret, fier de voir que ce petit bout d’homme de José rendait des points à Stenson et surtout à Wigelius, je crois bien, ce petit homme-là lève une enclume ordinaire au-dessus de sa tête sans broncher. Afin de ne pas manquer notre coup, si vous voulez, nous attendrons à demain pour faire l’expérience. Du reste, ils sont tous couchés ce soir, et l’évêque n’est pas venu les voir. Peut-être viendra-t-il demain.