Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 113 —

protéger contre ses ennemis et quand, par-dessus tout, il a le noble but de protéger la société, on ne peut lui faire de reproches. Je vous demandais donc s’il ne serait pas possible de se procurer un volume semblable à la fameuse bible.

— Et pourquoi ?

— C’est que Miss Mortimer, avec qui j’en causais tantôt, m’a demandé cela.

— Et pourquoi, s’il vous plaît ?

— J’ai posé la même question et voici la réponse qu’on m’a donnée : « C’est mon secret, laissez-moi faire. Procurez-vous le livre et vous verrez. »

— Vous-même, vous n’avez rien de semblable ?

— Non, je n’ai que des brochures, et la bible est reliée en cuir.

— C’est dommage, moi qui ai de vieux livres chez moi, ça ferait justement notre affaire. Dites donc, si vous cherchiez dans la bibliothèque du bord ?

— Vous avez raison, j’y vais immédiatement.

Au bout d’un instant, il revint tenant à la main un joli petit volume.

— Eh ! bien ? fit Dolbret.

— Toujours chanceux. C’est encore le capitaine qui est venu à mon secours. Il me voit fureter dans la bibliothèque et me demande ce que je cherche. Je lui réponds que je cherche l’Hamlet de Shakespeare, dont il y a une petite édition de 1830. Je m’attendais à trouver cela ici, lui dis-je, car les bibliothèques de paquebot ne sont pas en général très bien montées en fait de livres nouveaux, et quelquefois on en trouve de rares comme celui que je cherche. Le capitaine me répond : « J’ai votre affaire. » Il m’amène chez lui, il ouvre un tiroir et