Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 112 —

Stenson s’était assis nonchalamment et avait allumé peut-être la cinquantième cigarette de la journée.

— Mon cher docteur, dit-il, vos affaires vont bien ?

— Oui, pas mal, merci. Et d’ailleurs, tout cela nous aide à passer le temps.

— En effet, c’est un passe-temps comme un autre, même bien plus intéressant qu’un autre, pour vous. Aussi vous n’êtes pas le seul à vous le payer ce passe-temps.

— Non, il y a vous et Wigelius.

— Et Miss Mortimer.

— Miss Mortimer ? Oh ! je crois qu’elle ne s’occupe guère du Dean : c’est l’évêque qui a toutes ses attentions.

Tout de même, elle s’occupe de votre affaire.

— Vous croyez ?

— Parfaitement. Son flirt avec Natsé n’a pas été inutile à votre cause. Elle a découvert, à force d’adresse et de finesse, que le Japonais est de la bande. Vous me direz que c’était inutile, puisque P’tit-homme le savait ; tout de même, cela vous prouve que vous avez des auxiliaires, et des auxiliaires qui en valent la peine. Puis encore, elle a vu la bible du Dean. À propos, est-ce qu’il ne serait pas possible de se procurer un volume quelconque qui ressemblerait à cette bible ?

Dolbret sourit :

— Malgré vos scrupules, mon cher ami, je vois que vous n’abandonnez pas la partie.

— Ne parlez pas de mes scrupules ; maintenant que vous ne pensez plus aux millions, je n’ai plus de scrupules. Tout homme a le droit de se