Stenson s’était assis nonchalamment et avait allumé peut-être la cinquantième cigarette de la journée.
— Mon cher docteur, dit-il, vos affaires vont bien ?
— Oui, pas mal, merci. Et d’ailleurs, tout cela nous aide à passer le temps.
— En effet, c’est un passe-temps comme un autre, même bien plus intéressant qu’un autre, pour vous. Aussi vous n’êtes pas le seul à vous le payer ce passe-temps.
— Non, il y a vous et Wigelius.
— Et Miss Mortimer.
— Miss Mortimer ? Oh ! je crois qu’elle ne s’occupe guère du Dean : c’est l’évêque qui a toutes ses attentions.
Tout de même, elle s’occupe de votre affaire.
— Vous croyez ?
— Parfaitement. Son flirt avec Natsé n’a pas été inutile à votre cause. Elle a découvert, à force d’adresse et de finesse, que le Japonais est de la bande. Vous me direz que c’était inutile, puisque P’tit-homme le savait ; tout de même, cela vous prouve que vous avez des auxiliaires, et des auxiliaires qui en valent la peine. Puis encore, elle a vu la bible du Dean. À propos, est-ce qu’il ne serait pas possible de se procurer un volume quelconque qui ressemblerait à cette bible ?
Dolbret sourit :
— Malgré vos scrupules, mon cher ami, je vois que vous n’abandonnez pas la partie.
— Ne parlez pas de mes scrupules ; maintenant que vous ne pensez plus aux millions, je n’ai plus de scrupules. Tout homme a le droit de se