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vouerai que je me suis laissé entraîner par le désir — un désir bien vague — d’arriver à la fortune, mais aussi, laissez-moi vous dire, puisque vous m’honorez de votre amitié, que ce qui me pousse surtout à essayer de découvrir ce qui se cache sous les apparences du Dean, c’est que j’ai été sa victime. C’est à cause de lui que j’ai été mis malgré mon consentement à bord d’un navire en destination d’Afrique ; c’est grâce à lui si aujourd’hui je vis de charité et si je m’en vais au hasard, peut-être mourir loin des miens, dans un pays que je ne connais pas. Maintenant, ce Dean est un filou, et j’en suis presque sûr, d’après la conversation que je l’ai entendu tenir avec Bilman. S’il est honteux de ma part de chercher à tirer vengeance de ces hommes, c’est presque mon devoir d’essayer de protéger la société contre eux. Monsieur Stenson, vous avez été bon pour moi et vous avez fait plus qu’on ne fait pour un étranger, mais je vous demande une chose.

— Laquelle ?

C’est de ne pas exiger que je renonce à découvrir l’identité de Polson.

— Mais pas du tout, pas du tout, je ne veux pas faire cela ; du reste je ne veux rien exiger de vous, vous êtes parfaitement libre, et je n’ai voulu que vous donner un conseil.

— Je vous remercie de votre confiance et je ne vous demande plus qu’une chose, c’est de me laisser démasquer ce faux prêtre. Une fois cela fait, je vous promets que je cesserai de m’occuper de sa personne.

— C’est bien, faites comme vous l’entendrez, je suis à votre disposition.