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vive voix aux ennemis les avertissements qu’elle leur avait donnés dans sa lettre. Montant sur un des boulevards des assiégés, en face de la bastille anglaise des Tournelles, elle leur commanda de s’en aller, « sinon, ajouta-t-elle, il vous adviendra honte et malheur ». Guillaume Gladesdale, qui commandait en ce lieu, ne répondit à Jeanne que par de vilaines injures ; et quelques jours après, suivant la menace prophétique, il advint malheur à l’Anglais. D’abord, un nouveau convoi sous la conduite de Jeanne, passa devant Gladesdale, sans qu’il pût s’y opposer ; plus tard le pied lui glissa sur un pont qu’il défendait, et, comme poussé par une main invisible, le blasphémateur se noyait dans la Loire.

Quelque temps après, un soir, encouragés par leur premier succès, des hommes d’armes, sans avoir consulté leurs chefs, firent une sortie contre une bastille ; Jeanne qui dormait alors, accablée de fatigue, s’éveilla en sursaut sans qu’on l’eût avertie.

« Ah ! méchant garçon, dit-elle à son page qu’elle trouva jouant sur la porte, vous