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me libre ; parcourir la Colonie & regarder les Cacouacs comme mes freres. Il ajouta qu’avant qu’il fût quatre jours, ils n’auroient plus rien de secret pour moi.

Alors, mon laquais entra pour me servir. « Valentin, lui dis-je, il y a près de vingt-quatre heures que je ne t’ai vu. Qu’es-tu devenu ? Ah mon cher Maître ! me répondit-il, que j’ai appris de choses depuis que je suis ici ! Quelle douceur dans ces Étrangers ! Est-il possible que nous les ayions regardés jusqu’ici comme des Barbares ? Hier à peine sçavois-je lire. J’ai trouvé ici toutes les sciences : je sçai déjà la musique, & j’apprends la morale. »