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Comme elle, sa parole est encore de flamme,
Et sur la jeune France elle a l’autorité
De l’Histoire, qui parle à la postérité.
Autour de ce drapeau, sacré par sa vieillesse,
Le citoyen français se rallira sans cesse ;
Dans l’urne électorale il jettera toujours
Ce nom béni du peuple et blasphémé des cours.
Ce nom, comme un tocsin, de présages sinistres
Troublera le sommeil des coupables ministres :
Fantômes qui, semant la terreur autour d’eux,
Entre le Prince et nous se sont dressés… hideux !
Et si, pour déployer un nouvel incendie,
Quelque trame infernale était encore ourdie,
Si le pouvoir jaloux brisait aux pieds des rois
L’égide qu’un roi même étendit sur nos droits,
Dans l’enceinte déserte où tonnait l’éloquence
S’il voulait ramener un éternel silence,
S’il enlevait la digue au torrent des abus…
Pour nourrir ces faux dieux, avides de tributs,
Français, refusez tous de nouveaux sacrifices ;
Conspirez sans terreur : les lois sont vos complices.

Devant la Liberté que son glaive outragea
Un despote héroïque a succombé déjà,
Et nous verrons ces nains, dont l’orgueil ridicule
Menace de franchir les colonnes d’Hercule,
Sous leur pouvoir d’un jour écrasés avant nous,
Tomber, et satisfaire à la France en courroux.


La petite pièce qui suit, d’un genre assez voisin de l’Idylle, doit être rangée probablement sous la même date que la précédente, et se rapporter au même voyage de La Fayette à Provins :


LES DEUX LA FAYETTE.

le soldat.

Bon villageois, quel est le maître
Du château qui paraît là-bas ?

le villageois.

La Fayette.