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mûri et grandi par une heure de royauté. De nobles dames l’entouraient, contemplant le jeune prisonnier dans sa cage, avec des sourires et des pleurs ; puis les gentilshommes qui, devant cet outrage à l’enfance, chose sacrée pour la chevalerie, tourmentaient de la main, par un mouvement convulsif d’indignation, le pommeau de leur épée, et enfin des valets, des pages, des écuyers en foule, portant des flambeaux, et agitant aux cris de : Vive le roi ! leurs toques de velours empanachées.

« Oui, poursuivit Charles VIII, le ciel, depuis une heure, m’a fait orphelin et roi. Nemours, pardonnez à mon père, et priez Dieu pour son âme. » Puis se tournant vers sa suite : « Qu’on abatte cette cage à l’instant, et qu’on en