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l’endroit le plus clair de leur fontaine ; les dames des bois oubliaient d’agacer et d’égarer les voyageurs, pour se couronner de violettes et d’anémones : car toutes étaient conviées à une grande fête que donnait le soir même la reine des fées à son peuple. À l’heure convenue, comme vous le pensez bien, ces dames arrivèrent en foule, exactes et empressées, chacune voyageant à sa manière, l’une dans une conque de saphir attelée de papillons, l’autre dans une feuille de rose emportée par le vent ; d’autres enfin, et ce fut le plus grand nombre, chevauchant en croupe, tout bonnement, comme de simples reines, avec un chevalier de la Table-Ronde. Une seule manquait au rendez-vous. Dès le matin, l’une des suivantes de la reine, Angélina, surnommée la Fée des Pleurs à cause de