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COROT




INTRODUCTION


Les dévots du dieu dont le nom rayonne en tête de ces pages ne trouveront pas ici un temple à sa mesure ; mais seulement une modeste chapelle, s’ouvrant, faute de mieux, aux pèlerins pressés. La plume qui écrit le petit livre que voici en composa naguère un autre, moins sommaire, pour exposer l’Histoire de Corot et de ses œuvres[1] avec tout le développement que comporte un pareil sujet. L’éloquence des images y supplée à la froideur des mots. Il n’y est question d’aucun tableau, grand ou petit, d’aucun dessin, d’aucun croquis, sans que l’objet passe sous les yeux du lecteur. L’artiste se fait connaître lui-même. Nous n’abandonnerons pas un si précieux collaborateur. La voix de ses ouvrages ne sera pas étouffée par le verbiage d’un vain commentaire. Le cicérone tâchera de se faire oublier. La galerie qui s’ouvre devant lui et devant son public apparaît fort restreinte. Vingt-quatre morceaux seulement parlent pour l’œuvre entier. Mais, le choix en a été fait de façon

  1. Histoire de Corot et de ses œuvres, Paris. Floury, éditeur, 1905.