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faut qu’elle croisse vite et bien ; un légume convenablement arrosé conserve sa tendreté, prend tout son développement, et conserve un aspect de santé avantageux. Les maraîchers arrosent plus que les autres jardiniers ; aussi ont-ils généralement de plus beaux légumes ; nous ne nous servons que de grands arrosoirs à pomme dans nos marais, et avec eux nous exécutons les bassinages les plus légers aussi bien que les arrosements les plus copieux, à la pomme et à la gueule ; dans les marais, on se sert plus souvent du mot mouiller que du mot arroser.

Quoiqu’il y ait des légumes qui demandent plus d’arrosements que d’autres, il n’est pourtant guère aisé d’établir des règles pour la quantité d’eau à donner à chaque espèce de plante ; on sait seulement qu’on ne peut pas leur en donner trop dans les grandes chaleurs accompagnées de grandes sécheresses ; mais dans les autres cas, c’est la pratique et l’observation qui doivent apprendre à modérer ou augmenter les arrosements. Ainsi, au printemps, tant que les gelées tardives sont à craindre, on doit éviter d’arroser après deux heures de l’après-midi, afin que l’humidité de la surface de la terre soit assez dissipée pour ne pas contribuer à augmenter la gelée du lendemain matin. Dans l’été, on peut arroser toute la journée, particulièrement le soir, parce que l’eau versée le soir ne se vaporise pas, qu’elle est tout employée au profit des plantes, et que plusieurs d’entre elles