Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quent, pas de couches, qui soient obligés d’acheter du fumier exprès pour fertiliser leur terre ; mais la grande majorité d’entre nous n’en achète jamais pour cet usage ; nos couches à melons dans les tranchées nous fournissent le paillis, et nos couches à melons sur terre nous fournissent le terreau nécessaire à nos cultures ; et, comme nous enterrons en labourant trois ou quatre paillis et autant de terreautages chaque année, cela suffit pour entretenir la fertilité de la terre de nos marais, qui, comme on sait, produisent de plus gros et de plus beaux légumes que dans toute autre culture. Nos arrosements abondants et fréquents, nos paillis qui tiennent la terre fraîche et empêchent les mauvaises herbes de croître, le soin que nous avons de sarcler et biner à propos, contribuent aussi beaucoup à la beauté de nos légumes.

Après cet aperçu général, nous allons faire connaître comment nous obtenons le paillis et le terreau dont nous nous servons, l’usage que nous en faisons et les effets que nous en attendons.

Paillis. — On forme les paillis avec du fumier de cheval, très-court, à moitié consommé. Nous pouvons l’obtenir de trois manières : 1o du fumier de vieilles couches à melons, qui ont été faites dans des tranchées ; 2o de vieilles meules à champignons, qui ne rapportent plus ; 3o des débris de nos tas de fumier neuf, quand nous les démolissons pour faire nos couches. Tous ces fumiers courts et à