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vent être du fumier de cheval tout au plus à moitié consommé et du terreau qui a déjà servi.

La seconde sorte, la terre meuble, est la plus favorable à toute espèce de légumes ; elle ne craint guère la sécheresse ni l’humidité ; d’ailleurs on la préserve de la première par le paillis, dont l’usage est général dans la culture maraîchère, et l’engrais qu’il lui faut est un fond de couche ou de terreau gras.

À propos de terreau gras, nous devons faire ici une observation : c’est que, par la manière dont nous travaillons nos couches et les arrosons pour en obtenir plusieurs saisons, le fumier se consomme entièrement dans l’année et se convertit en un terreau véritablement gras qui, mélangé avec celui dont les couches étaient chargées, révivifie celui-ci et lui rend la fertilité qu’il peut avoir perdue en nourrissant jusqu’à quatre saisons de légumes. Dans les jardins bourgeois, où on ne travaille pas comme nous, le fond de couche n’est jamais gras ; c’est un fumier plus ou moins sec, plus ou moins brûlé, qui ne serait bon qu’à faire un paillis, si on paillait dans les jardins bourgeois.

La troisième sorte, la terre sableuse ou qui manque de cohésion, s’échauffe aisément aux premières chaleurs du printemps ; la végétation s’y manifeste plus tôt que dans les autres terres, les récoltes printanières y sont plus précoces et de bonne qualité ; mais, dans l’été, la végétation y