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200 fr. par hectare de fumier de vieilles couches, dont une partie est enterrée comme engrais, et l’autre employée en paillis et pour être convertie en terreau.

Tel est le mode le plus général de fumer des maraîchers qui ne font pas de primeurs ; mais, quand leur terrain est trop léger, trop sableux, ils n’achètent, par hectare, que pour 100 fr. de fumier de vieilles couches, ce qui leur suffit pour pailler et terreauter leurs plants et leurs semis, et ils emploient les 100 autres fr. à acheter du fumier de cheval gras ou de vache, qu’ils enterrent comme engrais.

Dans un établissement maraîcher de la contenance de 1 hectare où l’on fait beaucoup de primeurs, la dépense est beaucoup plus considérable ; dans celui, par exemple, où l’on occupe 400 panneaux de châssis et 3,000 cloches, on dépense pour plus de 3,000 fr. de fumier par an.

Il y a ici une observation à faire. On croit assez généralement que, si nous obtenons d’aussi beaux légumes, c’est que nous employons beaucoup d’engrais ; c’est une erreur. Quand notre terrain est devenu en état d’être cultivé en culture maraîchère, nous n’y mettons plus d’engrais proprement dit : la fertilité du terrain s’entretient d’abord par les paillis et les terreautages que nous renouvelons et enterrons au moins trois fois dans une année ; ensuite parce que nous changeons, autant que nous pouvons, nos carrés de melons de place