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années pour en rendre la terre meuble et facile à cultiver. Pendant ces quelques premières années, les engrais nécessaires pour rendre la terre fertile peuvent être considérables. Si la terre est trop sableuse, il lui faut un engrais gras, tel que le fumier de vache ; si elle est trop forte, il lui faut un engrais plus léger, tel que celui de cheval : mais il nous est impossible de dire combien il faut de l’un ou de l’autre engrais pour amener le terrain à l’état de fertilité et de divisibilité le plus propre à la culture maraîchère, ni même de préciser en combien d’années il sera amené à cet état. Mais une fois devenu propre à la culture maraîchère, nous pouvons dire ce qu’il faut d’engrais par an, pour l’entretenir dans son état de fertilité, quoiqu’il y ait des légumes plus épuisants les uns que les autres.

Il est bien entendu qu’il est ici question d’un marais où l’on ne fait pas de primeur, par conséquent pas de couches ; mais nous ne concevons pas de culture maraîchère sans paillis, sans terreau pour couvrir les semis ; et, comme dans un marais le même endroit peut produire trois ou quatre récoltes par an, cet endroit doit être aussi paillé ou terreauté trois ou quatre fois en un an, ce qui produit déjà un engrais, mais insuffisant pour entretenir la fertilité ; il faut donc que le maraîcher qui ne fait pas de couches et, par conséquent, pas de primeurs achète, chaque année, aux maraîchers qui font des couches et des primeurs, pour environ