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nous ont pensé que du blanc tiré de vieilles meules, qui avait déjà produit des champignons on ne sait combien de fois, devait avoir perdu de sa fertilité, et ils ont cherché le moyen d’en obtenir qui n’ait pas encore produit de champignons et qui, par conséquent, ne pourrait pas être censé épuisé. Ce n’est pas que l’on puisse faire du blanc de toute pièce, mais on en met si peu de vieux dans l’opération, que tout le blanc qui en résulte est censé nouveau. Voici l’opération :

Il faut d’abord préparer un peu de fumier, comme pour faire des meules ; ensuite on ouvre une petite tranchée au pied d’un mur, à l’exposition du nord, large et profonde au moins de 66 centimètres, et on jette la terre sur le bord de la tranchée. On a un peu de vieux blanc, on le divise par petites plaques, que l’on place, sur deux rangs, dans le fond de la tranchée, en espaçant les plaques à 33 centimètres l’une de l’autre ; après quoi, on apporte le fumier préparé d’avance, on l’arrange convenablement dans la tranchée, avec une fourche, en le tassant bien. Quand on en a mis partout, l’épaisseur de 25 à 30 centimètres, on le trépigne bien, et on remet la terre par-dessus, que l’on trépigne encore. Après vingt ou vingt-cinq jours, le blanc que l’on avait déposé dans le fond de la tranchée a végété et s’est étendu dans tout le fumier, qui est devenu lui-même une masse de blanc ; alors on retire la terre qui le couvre, puis avec une bêche on coupe le fumier