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abondamment et on le trépigne une seconde fois, puis on le laisse en cet état pendant huit ou dix jours ; alors le fumier fermente, s’échauffe, sue, et sa surface se couvre d’une sorte de moisissure blanche. Après ces huit ou dix jours, le plancher doit être remanié de fond en comble sur le même terrain et reconstruit comme précédemment, avec la précaution nécessaire de placer le fumier des bords du plancher dans son intérieur, et on laisse encore le plancher dans cet état pendant huit ou dix jours ; au bout de ce temps, le fumier doit avoir acquis toute la qualité propre à faire les meules : en les visitant on doit le trouver souple, moelleux, onctueux ou gras, sans odeur de fumier, et d’un blanc bleuâtre à l’intérieur, ni trop humide ni trop sec ; si le fumier n’était pas dans toutes ces conditions, il y aurait à craindre que les meules qui en seront formées ne fussent pas très-fertiles.

Manière de monter, larder et gopter les meules. — Les meules doivent avoir 66 centimètres de largeur à la base, 66 centimètres d’élévation, et être formées en dos d’âne, placées parallèlement à 48 ou 50 centimètres l’une-de l’autre. On apporte le fumier préparé sur la place ; un homme habitué à ce travail ou, mieux, le maître maraîcher lui-même prend de ce fumier par petites fourchées, les pose devant lui en les étendant et les appuyant bien les unes sur les autres, et forme un dos d’âne de la largeur et de la hauteur indiquées ci-dessus ; l’homme travaille toujours en reculant, et, quand