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Quand tout le carré est ainsi planté, on laisse l’asperge croître et se fortifier pendant deux campagnes, en ayant soin seulement de n’y pas laisser venir de mauvaise herbe, de tenir le carré propre et de donner un très-petit labour, plutôt à la fourche qu’à la bêche, en mars, la seconde année.

Si le plant était bon, si la plantation a été bien faite, à l’automne de la seconde année, on jugera, à la grosseur des tiges de l’asperge, qu’elles sont assez fortes pour être forcées en novembre[1].

Manière de forcer l’asperge blanche. — Dans la première quinzaine de novembre, on creuse les sentiers du carré d’asperges sur 66 centimètres de largeur et autant de profondeur ; on met de cette terre bien divisée l’épaisseur de 18 à 22 centimètres sur les planches d’asperges, afin de les faire allonger, et le reste se dépose au bout des sentiers. Quand ces sentiers sont vides, on les emplit de bon fumier neuf de cheval, arrangé et bien tassé comme quand on fait une couche ; ou place les coffres sur les planches d’asperges ; on étale bien la terre qu’on a déposée sur les planches ; on remet encore du fumier neuf dans les sentiers jusqu’au bord supérieur des coffres ; on creuse de pareils fossés au

  1. Beaucoup de personnes laissent l’asperge croître en liberté pendant trois ans et ne commencent à les couper qu’à la quatrième année de plantation ; mais nous autres ne pouvons pas attendre aussi longtemps : nous les coupons à leur troisième pousse.