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mides : la romaine grise, plantée en mars, se coiffe en mai ; on la lie avec un brin de paille et elle est bonne à vendre à la fin du mois.

Mais ce n’est pas là la seule récolte ou la seule saison que l’on puisse faire avec la romaine grise : en mars nous la semons sur un bout de couche, et nous plantons sans l’avoir repiquée ; en avril nous la semons assez clair en pleine terre pour pouvoir la planter sans repiquage préalable ; enfin nous en semons tous les quinze ou dix-huit jours, jusqu’à la fin de juillet ou le commencement d’août, afin d’en avoir tout l’été et jusqu’à ce que la scarole et la chicoré donnent ; car alors la romaine n’est plus assez recherchée pour que nous la cultivions jusqu’aux gelées.

Il va sans dire que, pendant tout l’été, nous plantons cette romaine à la distance et de la manière indiquées tout à l’heure, avec cette différence que, quand nous n’y mêlons pas de graine, nous couvrons la planche avec un bon paillis au lieu de terreau, parce que le paillis conserve mieux l’humidité dans la terre que le terreau, qui, en raison de sa couleur noire, absorbe la chaleur et dessèche la terre ; nous couvrons nos planches de terreau l’hiver et le printemps, parce qu’il absorbe la chaleur, que la terre en a besoin à cette époque, et qu’il attire moins l’humidité que le paillis ; mais, quand les chaleurs sont arrivées, nous préférons le paillis pour couvrir nos planches avant de les planter, et n’employons plus le terreau que