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et trente plants, nous n’en mettons que dix-huit ou vingt sous chaque cloche, et on continue de lui donner de l’air le jour et la nuit.

Mais enfin les fortes gelées arrivent : d’abord on retire l’air, on couvre avec des paillassons, on fait un accot derrière les ados ; on met du fumier très-court et très-sec, bien pressé entre les cloches, de la hauteur de 10 à 15 centimètres ; si le froid augmente, on met de ce fumier court, appelé poussier, jusqu’au haut des cloches, on double ou triple les paillassons. En prenant toutes ces précautions à propos, il est rare que le plant puisse être atteint de la gelée. Quand le fort du danger est passé, on découvre avec circonspection peu à peu, on rend d’abord la lumière au plant par le haut des cloches ; ensuite, tout à l’entour, on donne de l’air, si le temps le permet. C’est parmi ce plant de romaine verte qu’en janvier et février on choisit les plus beaux pieds pour planter, un entre quatre de laitue noire, sous cloche, sur les couches à laitue, et ils deviennent la première romaine que nous livrons à la consommation, dès la première huitaine de mars : c’est notre romaine forcée.

Mais il reste encore beaucoup de plants sur les ados, que nous emploierons plus tard, et il faut continuer de les soigner. Si le froid est encore à craindre, il faut d’abord les en préserver, puis profiter de tous les moments pour leur donner de l’air, en soulevant les cloches d’un côté pendant le jour d’environ 4 centimètres pour commencer, ensuite